vendredi 28 août 2015

Surtout pas d’amalgame




À la radio, Michel Onfray, philosophe ami des nuances, évoque la vie et l’œuvre de Mikel Dufresne. Il signale que pour ses obsèques Dufresne avait choisi deux extraits de musique classique à faire entendre : le premier était de Satie, « le musicien de la délicatesse, du presque rien », le second de Berlioz, « cest-à-dire le grand romantique qui fait beaucoup de bruit ». 

Beaucoup de bruit, pour presque rien. 
Où il convenait de conclure à une « contradiction ».





2 commentaires:

  1. C'est toujours dangereux pour ces philosophes d'aujourd'hui d'essayer de parler de musique... Témoin de l'enregistrement d'une émission de Zygel, j'ai vu André Comte-Sponville partir dans des tirades insensées contre Wagner, d'une stupidité et d'une ignorance telle que même Zygel en est resté coi (et c'est un exploit !) et qu'il a tout coupé au montage, tellement c'était affligeant. Je me souviens de cet échange :

    - Ooooh Wagner (moue dégoûtée), c'est vraiment bruyant, cette musique militaire qui ne parle que de violence et de sang...
    - mais vous ne dites ça que parce que vous ne connaissez que la Chevauchée des Walkyries, qui est un morceau sanguinaire et guerrier, mais le message de la Tétralogie, qui transpire de toute la musique, c'est l'amour, la paix, la rédemption par l'amour, au contraire.
    - de toute façon, je trouve que la musique perd son sens quand elle est descriptive ou narrative, la seule musique digne de ce nom, c'est la musique abstraite, pure. Qui ne raconte rien.
    - (interdit - médusé) C'est une grande partie du répertoire que vous jetez à la poubelle, là...

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  2. Philosophe à lunettes, philosophe à clichettes.
    Merci pour ce témoignage bouleversant. Venant du bonhomme, on n'est pas très étonné. Au reste, on a tous rencontré des gens parfaitement cultivés mais qui en matière de musique professent des âneries à base d'idées reçues. J'ai connu quelqu'un qui bavait sur Berlioz avec comme argument la Chevauchée de Walkyries (qu'il lui attribuait) : cqfd. Quelqu'un encore pour qui Mendelssohn n'avait pondu que de la musique mièvre, à peine bonne pour le générique du Masque & la Plume. Dans un autre genre, il y a les "connaisseurs" en matière d'opéra pour qui l'intérêt de Charlotte dans Werther se réduit à l'air des lettres.

    P.S. Dire que la Chevauchée des W est de la musique militaire, c'est avoir une conception bizarre de la musique militaire. De toute façon c'est nul comparé à Rienzi !

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